Téléchargez en bas de page les articles parus sur le dossier glyphosate le 11/12/2020.
Crédit d'impôt à 2500 € et réaction.
Retour à la raison ou simple sursis ?
Crédit d'impôt sans glyphosate : Réaction
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Evolutions de la position d'Emmanuel Macron depuis 2017
Le tweet du 27 novembre 2017 : https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/935194060062642176
Mars 2018 au salon de l'agriculture : Sur le sites.google.com/view/notrefuturdansleschamps
Le 29 janvier 2019 dans la Drôme avec les Gilets Jaunes : à venir
Le 4 décembre 2020, dans Brut https://twitter.com/brutofficiel/status/1334907715169161216
Journaliste : Question sur l’annonce en 2017 de l’interdiction du glyphosate en 3 ans, avez-vous changé d’avis ?
A non je n’ai pas changé d’avis, je n’ai pas réussi. Je suis pour que l’on en sorte, mais je n’ai pas réussi.
Journaliste : C’est un échec ?
Collectif. Mais on va refaire le film depuis le début.
Le glyphosate c’est en gros le Roundup. Ce n’est pas le pire, ce n’est pas le plus dangereux et de très loin. Parmi les herbicides et les fongicides, il y a beaucoup, beaucoup plus dangereux. Mais c’est le plus répandu. Et le plus utilisé. De très loin. On l’utilisait pour les jardins publics, on va en sortir. On l’utilisait pour entretenir les rails SNCF, on va en sortir. Là, en 2021.
Novembre 2017, débat européen, baucoup de pays disent « on remet ça à 10 ans 15 ans ». Nous on se bat on dit en 2017 « on veut que l’Europe ait un objectif à 3 ans ». L’Europe décide à 5 ans : 2022. Si la France ne nous étions pas battu, à l’époque avec Nicolas Hulot, pour que, au niveau européen, on ait une majorité pour interdire le glyphosate en 2022 et avoir, cette échéance, en tout cas pour prendre-rendez, on repartait à 10 – 15 ans (*).
Comme on s’était battu, nous français, pour 3 ans on s’est dit, nous on l’interdit dans 3 ans !
Pourquoi on n’a pas réussi. On est obligé de le constater :
1 : Quand les autres ne vont pas au même rythme que nous Ça créé de la distorsion de concurrence et on sacrifie notre agriculture pour régler le problème. Et on ne pas vraiment régler le problème car on va continuer à manger des aliments qui étaient produits par nos agriculteurs en les important de Belgique, d’Italie ou d’Espagne qui eux continue à utiliser le glyphosate. Si on l’interdit, on sacrifie notre agriculture. Donc cela montre une chose, quand on veut lutter contre les pesticides, c’est l’Europe le bon niveau. C’est exactement le même problème sur les néonicotinoïdes (… / les autres pays de l’UE mettent des exceptions, la France n’en met pas/ ….).
Donc pourquoi on n’a pas réussi sur le glyphosate, car on ne peu pas gagner la bataille tout seul si on n’a pas les autres pays européens. Parce que l’on créer, sinon des distorsions de concurrence.
Journaliste : « Est-ce que vous n’êtes pas entrain de faire un formidable plaidoyer contre l’Europe. Pourquoi pas dans ces cas là, interdire chez nous, remettre des barrières, des frontières autour de chez nous pour que les produits que l’on importe soient plus cher et donc que les produits de chez nous, sans glyphosate, soient compétitifs ?
Non. Parce que d’abord, vous ne produisez pas tout vous-même. Ce serait faut de le dire. La France est un grand pays producteur, mais qui exporte aussi beaucoup. Et vous mangez beaucoup de choses qui sont produites chez vos voisins. Et donc vous continuerez à manger beaucoup de choses qui sont produites avec le glyphosate. Cela ne réglera pas le problème.
Ensuite parce que le marché unique est quelque chose qui apporte beaucoup, y compris à vos agriculteurs, en terme de revenu et en terme d’accès à d’autres marchés.
Notre agriculture elle a été pensée à l’échelle européenne. Je pense, non je suis sur, que refragmenter au niveau national serait mauvais pour nous et notre autonomie alimentaire et ne permettrait pas de régler le problème. Quand on est voisins on a besoin d’avoir la même stratégie. Simplement l’Europe c’est un compromis permanent. Le volontarisme français à permis de faire ces 5 ans. On a déjà été plus vite que d’autres. On est ceux, avec les Luxembourgeois, qui vont le plus vite. C’est beaucoup plus dur chez nous que le Luxembourg car ils ont une ferme qui est moins grande.
Donc, 1, on n’a pas réussi, mais je n’ai pas changé d’avis, parce que les autres sont restés à un rythme plus lent.
2ème point. Il y a aussi des filières qui ont souffert d’autres phénomènes qu’on n’avait pas prévu. Par exemple, la filière viti-vinicole était en train de sortir du glyphosate plus vite. Mais ils ont un problème, les taxes américaines. Ils ont perdu beaucoup en rentabilité, ils ont dû ralentir.
La 3ème chose c’est qu’il faut apporter, à chaque fois, une solution à l’agriculture. Et pour moi c’est très important. Parce qu’il y a des jeunes agriculteurs qui s’installent. Ils ont tout autant envie que vous d’être débarrassé des pesticides, des fongicides. Ils travaillent 75-80 heures par semaines, ils ont un revenu qui est parfois en dessous du revenu minimum et si je leur interdit le glyphosate sans solution .. Bah, soit je leur dis : tu vas aller débroussailler à la main ou à la machine. C’est des dizaines d’heures de plus par semaines. C’est un investissement qui n’est pas compensé. Et parfois c’est impossible car il n’y a pas de vraie solution. Et donc là, est-ce que l’on va réussir à le faire jusqu’à la fin 2020, nous français, c’est que l’on aura baissé de 50 %.
Comment on fait ? Bah, on y a été à marche forcée : on a un interdit les autorisations de mise en marché de certains usages, on a engagé les filières. Je veux saluer les agriculteurs qui se sont engagé avec nous. Et derrière on va les accompagner par un crédit d’impôt pour les aides à investir dans cette transition pour sortir du glyphosate.
Et, en même temps, on a remis de l’argent, on va le faire au niveau européen, pour trouver d’autres solutions. Car s’il y a un agriculteur qui n’utilise plus le glyphosate mais utilise un herbicide plus dangereux j’ai tout perdu. Donc c’est par la recherche d’autres intrants beaucoup moins toxiques, c’est par la recherche d’autres techniques, c’est par l’innovation aussi, par exemple quand je créer des cépages résilients dans la vigne : plus besoin de mettre de produit.
Remarque :
(*) Dans tous son exposé et, depuis 2017, E Macron et les communicant laissent entendre qu’en 2017 il y avait eu une décision d’interdiction à compter de 2023 (au bout des 5 ans). La décision était une autorisation sur 5 ans, puis un examen du renouvellement. E Macron, le concède dans son interview mais de manière peu audible.
La totalité de l'iTW du 4 décembre : ici : site Elysée